Traverser la rue au Vietnam : comprendre le “chaos organisé”
Bienvenue au Vietnam, où le code de la route semble régi… par le consensus ! Si vous êtes un touriste pour la première fois, voir des centaines de scooters filer peut vous donner l’impression d’assister à une scène d’action à grande vitesse. Beaucoup d’étrangers décrivent le fait de traverser la rue comme un vrai « jeu vidéo » : immobile sur le trottoir, le cœur battant, attendant un espace qui ne vient jamais.
Mais vous savez quoi ? Ce n’est pas du chaos. C’est une danse – un système parfaitement réglé qui s’est formé au fil des siècles. Une fois que vous en saisissez le rythme, la peur disparaît et vous pouvez pleinement vous immerger dans cette expérience culturelle unique. Voici comment « survivre » et profiter de l’art de traverser la rue au Vietnam.
Article inspiré de la vidéo YouTube de Mr Hal On Earth, dont la vidéo se trouve à la fin du texte.
Ce n’est pas de la circulation, c’est de l’histoire !
Pour comprendre les rues modernes, il faut remonter le temps :
- Du village à la ville : Pendant des siècles, la vie au Vietnam se déroulait dans des villages où l’espace était partagé entre habitants, animaux et marchés. Les rues n’étaient pas vides ou séparées comme on pourrait l’attendre aujourd’hui. Chacun s’ajustait constamment aux autres, sans besoin de règles écrites. C’était un système de négociation informelle de l’espace, où la souplesse et l’adaptation étaient essentielles pour que tout fonctionne.
- L’esprit du marché : À la création de Hanoï (anciennement Thăng Long), la ville a été pensée autour de l’échange et du commerce, pas autour de l’ordre strict. L’espace, en particulier celui des marchés, n’appartenait à personne. Chacun devait s’adapter pour que la circulation continue, un peu comme dans un marché où les gens se déplacent librement, mais sans créer de chaos. Cette logique du marché, fondée sur l’adaptation et le partage, s’est ensuite étendue aux rues de la ville.

- Un instinct d’adaptation : Quand les scooters ont envahi les rues dans les années 1990, les Vietnamiens n’ont pas paniqué. Ayant l’habitude de se déplacer dans des espaces denses depuis des générations, ils ont rapidement intégré cette nouvelle dynamique. L’augmentation du nombre de scooters a simplement renforcé l’idée que ce système de partage et d’adaptation fonctionnait très bien, même dans des conditions de circulation plus complexes.
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Les deux principes d’or : Flexibilité et Harmonie sociale
La circulation vietnamienne repose sur deux philosophies de vie fondamentales qui ont façonné la société :
-
Flexibilité
Au Vietnam, l’environnement change constamment (inondations, guerres, dynasties). S’adapter est donc considéré comme une compétence sociale essentielle.
- On ne cherche pas une route parfaitement droite ou vide.
- On accepte les obstacles – y compris soi-même – comme faisant partie du système.
- On observe le flux et on s’y intègre naturellement.
-
Harmonie sociale
Ce principe vient de la vie dans les villages et les marchés, où maintenir la paix et l’équilibre est la clé du bon fonctionnement.
- L’objectif n’est pas de « gagner » sur la route, mais de se fondre dans le flux.
- C’est ce désir d’harmonie qui maintient l’ensemble du mouvement coordonné.
- Sans cela, le système s’effondrerait.
C’est pourquoi les véhicules semblent toujours « contourner » les piétons instantanément, comme un banc de poissons : chaque individu s’ajuste, mais le groupe se déplace comme un seul organisme.
La règle non écrite des Vietnamiens : Lent, régulier et intégré
Aujourd’hui, les rues vietnamiennes sont remplies de scooters et de voitures, mais les habitudes anciennes restent intactes. Il n’y a pas de voies séparées pour les piétons ou les véhicules. Chacun circule librement, mais il existe des règles tacites qui permettent à tout le monde de se déplacer sans problème :
📌 Avancer lentement et régulièrement : Il est important de marcher à un rythme tranquille et constant. Cela permet non seulement de garder son équilibre, mais aussi d’aider les conducteurs à ajuster leur trajectoire pour vous éviter. Cela donne une certaine prévisibilité à la circulation, et tout le monde peut avancer sans se gêner.
📌 Communiquer par le regard : Lorsque vous traversez, regardez les conducteurs dans les yeux. C’est un signal qui veut dire : "Je vais traverser, est-ce que tu peux me laisser passer ?" Ce petit échange de regard est essentiel pour la bonne circulation. En étant attentif à ces signaux, tout le monde s’adapte facilement. Vous pouvez aussi lever la main, un geste simple pour indiquer votre intention de traverser.
📌 Ne pas s’arrêter brusquement ni courir : Si vous vous arrêtez soudainement ou courez, vous risquez de perturber la circulation autour de vous. La stabilité est la clé. Tout doit se faire à un rythme constant pour éviter les accidents.
📌 Les feux de circulation : En fait, il y a presque toujours des feux de circulation dans les rues vietnamiennes. Mais, parfois, vous pouvez vous retrouver sur un tronçon de route où ils sont absents ou mal visibles. C’est là que les règles tacites entrent en jeu, et les gens s’adaptent à l'absence de signalisation. Mais pas de panique, cela fait partie de l'expérience locale ! Tant que vous suivez ces comportements de base, la circulation reste fluide et sécurisée.
Vous serez surpris de constater que tous les conducteurs autour de vous, même dans la densité la plus extrême, savent ajuster leur mouvement pour éviter tout accident. Comme un banc de poissons, chacun suit sa direction tout en restant synchronisé avec le groupe.
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En résumé : traverser une rue au Vietnam n’est pas conquérir le chaos, mais entrer dans un espace partagé régi par un consensus implicite.
Rappelez-vous : avancez de manière prévisible, souple et attentive à ce qui vous entoure. Les scooters et les motos se déplacent sans toujours ralentir, mais ils réagissent aux gestes et au rythme des piétons. Lever la main, établir un bref contact visuel ou simplement maintenir votre trajectoire peut suffire pour signaler votre intention et passer en toute sécurité.
En adoptant cette approche, vous ne traversez pas seulement la route : vous vous imprégnez d’une facette unique de la culture vietnamienne, où patience, observation et adaptation créent ce que l’on pourrait appeler une véritable « intelligence urbaine ». Chaque passage devient alors une petite leçon de vie locale, une expérience sensorielle où le mouvement, le son et le rythme des rues racontent l’histoire quotidienne de la ville. Bon voyage et profitez pleinement de cette expérience unique.
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